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Dimanche 1er juin 2025

« 7ème dimanche du Temps Ordinaire »  

« Que tous soient un. »

 

Lecture du livre des Actes des Apôtres (7, 55-60)  

En ces jours-là, Étienne était en face de ses accusateurs. Rempli de l’Esprit Saint, il fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort.

 

Lecture de l’Apocalypse de saint Jean (22, 12-14.16-17.20)  

Moi, Jean, j’ai entendu une voix qui me disait : « Voici que je viens sans tarder, et j’apporte avec moi le salaire que je vais donner à chacun selon ce qu’il a fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Heureux ceux qui lavent leurs vêtements : ils auront droit d’accès à l’arbre de la vie et, par les portes, ils entreront dans la ville. Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous apporter ce témoignage au sujet des Églises. Moi, je suis le rejeton, le descendant de David, l’étoile resplendissante du matin. »

L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a soif, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement. Et celui qui donne ce témoignage déclare : « Oui, je viens sans tarder. » – Amen ! Viens, Seigneur Jésus !

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (17, 20-26)   

En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. « Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont reconnu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux. »

 

Commentaire :    

« Que tous soient un. »

                                  Pour mieux comprendre l’évangile d’aujourd’hui, il est bon de resituer ce texte dans son contexte : dès le début du chapitre 17, l’évangéliste Jean présente la prière du Christ que beaucoup de spécialistes de la Bible appellent « prière sacerdotale ». En effet avant de mourir, Jésus offre en sacrifice sa propre vie, en étant prêtre et victime à la fois (v 19). Le verbe « sanctifier » avait alors deux usages : le prêtre se sanctifiait, c’est à dire qu’il devait se préparer pour être digne d’offrir le sacrifice ; et aussi il sanctifiait (il rendait saint) la victime en la sacrifiant.

               Jésus ferme le culte de l’Ancien Testament que le peuple juif a rendu à Dieu pendant des siècles. Ce peuple était saint, c’est à dire qu’il avait pour mission, au milieu de toutes les nations, de servir le Dieu Saint, qu’il connaissait par un privilège spécial.

               Jésus prie pour les siens pour qu’ils deviennent le nouveau peuple saint, consacré à Dieu, et cette fois-ci, « en toute vérité » (v 17). En effet, lui-même précise qu’il va répandre sur eux l’ Esprit de Vérité, Esprit qui avait été promis à Israël et qui devra nous éclairer intérieurement.

              « Père Saint, garde-les unis dans ton nom » (v 11), c’est à dire : Père, garde-les dans l’irradiation de ta propre sainteté, dans laquelle tu inclus ton Fils bien-aimé. Ici le Christ prie pour son Eglise, à laquelle il confie sa propre mission . Ce même chapitre 17 de Jean pourrait également s’appeler « prière missionnaire » ou « prière sur le monde ».

               La tâche principale de l’Eglise sera de connaître Dieu. Si le verbe « connaître » est répété sept fois dans ce chapitre, c’est une manière d’insister sur l’essentiel de ce message. Quelle que soit la situation de l’Église, sa mission propre et irremplaçable sera celle de faire connaître en vérité le Père et la mission qu’il confie au Fils.

               Jésus veut que tous les siens connaissent Dieu. Cela suppose intérioriser la Parole, dans une prière persévérante, une méditation personnelle et aussi dans les célébrations communautaires. Pour mieux vivre cette constante recherche de Dieu, nous aurons besoin de l’aide de l’Esprit Saint qui ouvre la porte à d’autres dons comme la connaissance et la sagesse (Col 1,9). De cette connaissance surgissent les œuvres et l’amour ; ceci est le commencement de la vie éternelle (v 3) où nous verrons Dieu tel qu’il est. (1 Jn 2,3).

               Jésus Christ demande que son Eglise soit une, c’est à dire qu’elle soit le signe d’unité dans un monde divisé. Il ne suffit pas seulement de prêcher la Bonne Nouvelle du Christ, il est nécessaire que les hommes voient au milieu d’eux une Eglise unique et unie.

       Eglise catholique est à traduire par Eglise universelle, où personne ne doit se sentir exclu ou étranger. Eglise une, par un même esprit et par l’union visible de ses membres. L’histoire depuis deux mille ans paraît faire mentir la prière du Christ. Jésus désirait l’unité et, selon les évangiles, il a demandé à Pierre d’être la tête visible du groupe des apôtres et de toute l’Église. Maintenir cette unité entre des hommes aux divers tempéraments et entre peuples de cultures différentes suppose amour, humilité, pardon, compréhension.

       Dés les premières années, apparurent des personnes qui refusèrent l’enseignement des apôtres ; de là sont nées les divisions que nous connaissons. Plus que jamais le Christ nous demande de travailler à l’unité des chrétiens. Le souci et l’effort des rencontres avec les autres frères chrétiens s’appellent œcuménisme. Forts de cette communion, tous, nous pourrons mieux annoncer la Bonne Nouvelle de Christ Ressuscité dans le monde d’aujourd’hui.

       Le premier pas, dans nos communautés locales, consiste à dépasser l’indifférence, les préjugés, ou les condamnations. Le regard de Jésus consiste à mettre en valeur les qualités et les dons de chacun ; et cela facilite, avec l’aide de l’Esprit, une meilleure relation avec tous ceux qui nous entourent. Tous, nous sommes donc invités à travailler pour que se réalise la communion, l’unité des chrétiens, comme le Christ la désire et par les moyens qu’il nous propose.

       Alors, pour traduire cet Evangile au niveau personnel et dans la vie de tous les jours :

- Avec ceux que je côtoie, suis-je facteur d’unité ou de division ?

- Quel petit pas (réconciliation, visite…) pourrais-je faire pour mieux vivre dans cet esprit d’unité, de fraternité, de communion ?

 

Michel ANQUETIL