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St Sauveur Lendelin +

L’EGLISE DE SAINT SAUVEUR LENDELIN

 

Bien que ce soit un édifice important, ses origines sont mal connues.

La nef :

-         de cinq travées et ses collatéraux peuvent remonter au milieu du XIIIème siècle.

-         Les piles se composent de massifs carrés aux angles abattus, flanqués d’une colonnette sur les quatre faces.

-         Les chapiteaux à tailloirs circulaires portent des crochets peu épanouis ou de petites feuilles plaquées sur la corbeille.

-         D’étroites fenêtres hautes en tiers point éclairent le vaisseau « voûté de pierre » avec des croisées d’ogives qui annoncent le XVème siècle.

A cette nef on ajoutera à la fin de XIVème siècle un clocher porche, dont la base constitue sur toute la largeur du vaisseau une travée supplémentaire et tient lieu de façade.

Dans le comble sud-est du massif de ce clocher porche, la chambre du sacristain comprend une cheminée dont la souche est très visible à l’extérieur, côté Mairie.

Cette disposition se rencontre ici et là dans les grandes églises.

Jusqu’en 1872, 2 portes latérales permettaient aux personnes qui assistaient aux offices sous le clocher de quitter discrètement l’église pendant les sermons pour se rendre au cabaret. Le curé de l’époque les fit murer. Les traces de ces portes sont encore parfaitement visibles dans les murs des bas-côtés.

En avant de ce clocher porche fût établi au XVème siècle un nouveau porche.

En 1859, le chœur (de 3travées à chevet plat) tombait en ruine, il fut rasé en 1863 et remplacé par un transept et un chœur néo-gothique dessinés par Théberge, architecte à Avranches qui devait être secondé ensuite par Didier, architecte à Saint Lô.

L’église fut consacrée par Monseigneur Bravard le 25 septembre 1865.

En 1944, la toiture faut au ¾ emportée, une travée presque détruite, et presque tous les vitraux démolis. Une restauration générale eut lieu en 1971 et 1972.

 

HISTORIQUE DE SAINT SAUVEUR

 

Construit sur un site primitif de christianisation, les premières églises furent souvent dédiées à Jésus, Sauveur, d’où le nom.

Lieu de population très ancienne car situé sur la voie romaine Alauna-Cosédia (Valognes-Coutances).

 

-         Lendelin : Peut-être une déformation de Odelin ou Adelin, compagnon de Rollon qui se serait vu attribuer la région.

-         La charte de Guillaume le Conquérant pour la cathédrale de Coutances parle de Sanctus Salvatori Odelini.

-         Blanche de Castille, mère de Saint Louis, reçut de Jean Sans Terre le domaine de Saint Sauveur puis se maria avec Louis VIII

-         Début du XIIIème siècle, Saint Louis est, dit-on, venu à Saint Sauveur.

 

Saint Sauveur Lendelin appartiendra donc successivement à :

-         Jeanne, veuve de Philippe le Long

-         la famille d’Orléans au XVème siècle

-         la famille Bassompierre au XVIème siècle

-         Marie de Médicis après la mort d’Henri IV

-         la famille de Bourbon au XVIIème siècle

 

Le mobilier :

En 1775, Marie François Vitel, ancien vicaire général de Saint Omer est curé de la grande portion. Il donne le grand autel orné de colonnes et d’un contre retable, la chaire, les stalles et les lambris qui tapissent le chœur.

Le mobilier de la sacristie ainsi qu’un calice furent offerts par la Prince Lebrun.

A la libération de Saint Sauveur, le 28 juillet 1944 à 6H par le général Bradley, l’église reçut 2 obus de plein fouet près du chœur.

Le 7 août le général Bradley installe son Q.G. sur la commune et y reçoit Churchill pour préparer l’offensive vers le sud du département.

 

PERSONNAGES CELEBRES NES A ST SAUVEUR LENDELIN

 

-          Marie des VALLEES 1590-1656

« La Sainte du Coutançais » est enterrée dans la chapelle Notre Dame du Puits à la cathédrale de Coutances.

 

-         Charles François LE BRUN 1739-1824

Duc de Plaisance, 3ème consul du triumvirat avec Napoléon et Cambacérés, Architrésorier de l’empire, créateur de la cour des comptes, la Cour d’Appel et la Banque de France.

 

 

-         Louis COSTEL est né dans le cœur du Cotentin, à Saint Sauveur Lendelin, il y est enraciné. Il y fut bourrelier dès 13 ans, puis clerc de notaire, employé de préfecture, avant d’entrer au Séminaire, formé à l’école de la vie.

 

Il a publié ses premiers contes à 16 ans. Curé de la station balnéaire de Jullouville, dans la baie du Mont Saint Michel, il a continué son œuvre.

En tout 20 romans et recueils de nouvelles

« Bonnes gens » (Prix Eugène le Roy) un de ses romans les plus connus est devenu un téléfilm en 1983.

Son roman «  La main du diable » traite un sujet qui lui est familier et qu’il a déjà abordé dans « Car ils croyaient brûler le diable » (Prix de la ville de Caen) et dans « Un cas d’envoutement ».

Son ouvrage « 1000 ans sont comme un jour » est la chronique des années 1789 à 1830, dans un village de la Manche, et qui retrace les dures étapes de la conquête des Droits de L’Homme, à l’échelle et dans le climat d’une province.

Louis COSTEL, l’autodidacte, reconnaît parmi ses maîtres en littérature : E. Leroy – Louis Guilloux. Comme eux, il s’est fait le défenseur des êtres écrasés par l’injustice des puissants d’hier et d’aujourd’hui.

 

On peut dire de son roman « Le tablier d’humilité » qu’il était pour la Normandie ce qu’est Le Cheval d’Orgueil pour la Bretagne. Par sa fidélité à son terroir, dans le souci d’un art qui tend à l’universel dans sa forme, Louis COSTEL se veut un bon artisan des lettres à la manière du bourrelier du « Dernier harnais », son père : « j’écris comme mon père façonnait un harnais avec le souci et l’amour du travail bien fait ».

 

A VISITER OU A VOIR

 

-         Le calvaire, en pierre, daté de 1519. Il s’élevait dans l’ancien cimetière qui entourait l’église.

-         L’ancienne halle qui abritait le marché aux grains et au beurre.

-         La justice de Paix (il y en avait une par canton), petit bâtiment attenant à l’ancienne halle.

-         Le Manoir de Taute, situé sur la D.435 au lieu-dit « le Grand Taute ». Il a été construit par Jean Le Coq, écuyer, dont le père avait été anobli en 1544.